A l’instar de tous les pays du monde, la Tunisie a commémoré la Journée mondiale du sida pour l’année 2012. Célébrée mondialement et pour la deuxième année consécutive sous le thème de « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida».
La campagne mondiale entre 2011 et 2015 axée sur le thème « zéro nouvelle infection, zéro décès lié au sida, zéro discrimination », est à la fois une initiative qui permettra une meilleure concrétisation de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien et un appel lancé aux pouvoirs publics pour qu'ils agissent immédiatement et tiennent leurs engagements, par exemple ceux pris en vertu de la Déclaration d'Abuja.
Il s'agit également d'un appel aux gouvernements africains afin qu’ils atteignent au moins les objectifs convenus en matière de dépenses nationales en faveur de la santé et contre le VIH, pour garantir le droit fondamental de tout être humain au meilleur niveau de soins de santé possible.
La Région de la Méditerranée orientale à laquelle appartient la Tunisie a choisi le slogan « Mieux informé, mieux vivre » pour cette commémoration et ce, pour promouvoir le dépistage du VIH et le conseil comme service essentiel afin d'augmenter l’accès au traitement et à la prise en charge du VIH.
Seulement 13 % de ceux qui ont besoin d’un traitement du VIH dans la Région en bénéficient dans les faits. Le fait que moins de 5 % de la population de la Région connaisse son statut sérologique pour le VIH constitue le principal obstacle.
Face à cette situation alarmante, le Dr Ala Alwan, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a lancé un appel à tous les pays et les partenaires techniques pour qu'ils travaillent ensemble afin d'atteindre l’objectif « zéro décès lié au sida ». Il a dit clairement dans son message : « J’en appelle à vous tous, pays et partenaires techniques, pour permettre et améliorer l’accès aux services de dépistage du VIH et de conseil, notamment pour les groupes de population clé qui courent le plus grand risque de contracter le VIH. Ces services devraient aussi être rendus disponibles là où la poursuite de la transmission du VIH peut être contrôlée… »
La Tunisie a repris cet appel mondial en plaçant la commémoration de cette année sous le slogan de « Tous ensemble pour stopper le sida » et ce, dans le but d’insister sur le rôle du partenariat, notamment avec la société civile, les organismes publics et les médias pour lutter contre cette maladie dans les domaines de la prévention et de la qualité de la prise en charge sur les plans physique, psychologique et social.
C’est au sein du ministère de la Santé que cette conférence de presse a eu lieu pour permettre aux représentants des médias nationaux de s’entretenir avec les différents partenaires de la lutte contre le sida en Tunisie aec entre autres, outre les représentants des différentes directions du ministère de la santé et des différents organes de presse, le Pr Afif Ben Salah, Directeur de la Direction des Soins de santé de base, le Pr Majed Zemni, Président Directeur général de l’Office national de la population et de la famille, le Dr Ridha Kamoun Président de l’association ATL-MST sida Tunis, le Dr Hedia Chaouachi, Présidente de l’ONG ATIOS, M. Ridha Baklouti, Représentant de l’ONG Jeunesses scolaires, ainsi que le représentant du ministère de la Culture et au niveau de la société civile, et un représentant des scouts tunisiens.
La Tunisie, une faible prévalence de sida mais beaucoup reste à faire
« La Tunisie a une prévalence du sida relativement faible avec un nombre total de 1777 cas déclarés depuis 1986 et une moyenne annuelle de 67 cas (chiffres arrêtés à la fin 2012) mais nous devons agir » a précisé le Dr Abdellatif Mekki durant l’ouverture de la conférence de presse.
Monsieur le Ministre a rappelé que la Tunisie a manifesté son engagement rapide dès la notification des premiers cas d’infection par le VIH par la mise en place d’un Programme national de lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles (PNLS/MST) qui regroupe l'ensemble des dispositions stratégiques, des ressources et des structures dont le pays s'est doté dans le cadre de la politique de santé en vigueur .
Ce programme a réalisé beaucoup d’exploits, a–t-il dit, mais nous restons très loin de l'objectif des trois zéros : « Aujourd’hui nous devons lutter contre la stigmatisation pour encourager toute personne à faire le dépistage du VIH pour connaître son statut sérologique afin de pouvoir par la suite programmer la meilleure prise en charge possible en cas de séropositivité. »